.La gothique ou plus exactement, les gothiques car il en existe plusieurs formes.
Elles sont classables en six familles chronologiques, à savoir :
• la gothique primitive (IXème-XVIème)
(celle qui nous concerne 1180 / 1230)• la gothique textura (XIIIème-XVème)
• la gothique rotunda (XIVè-XVème)
• la gothique cursive (XIVè)
• la gothique bâtarde (XVème)
• la gothique fraktur (XVIème)
Avant l'arrivée de la gothique, il y avait les écritures dites carolines et c'est de ces dernières que découle la gothique primitive.
Il faut remonter au IXème siècle pour en retrouver les premières traces dans une charte en faveur de l'abbaye de St Étienne de Caen. On y voit pour la première fois des brisures dans les m et les n ainsi que les traits d'arrêt à la base des jambages des i, r, d et h. Toutefois, il se pourrait qu'une influence des scribes anglo-saxons fit commuer" la caroline en y apportant ces modifications car ils utilisaient déjà des plumes à bec biseauté à gauche qui automatisent les brisures. On peut aussi comparer l'évolution de l'écriture à celle de l'architecture avec par exemple l'arc brisé qui illustre parfaitement la brisure des lettres.
La gothique textura est probablement la gothique qui fut la plus utilisée et la plus représentative du Moyen-âge. Elle se divise elle aussi en cinq catégories que sont :
• textus quadratus (écriture très soignée aux empattements en losange)
• textus prescissus (étroite et sans empattement)
• littera textualis formata (les montantes sont courtes mais assez épaisses, utilisée dans les livres litturgiques et les livres d'heures)
• littera textualis (variante de la textualis formata pour les livres ordinaires)
• littera textualis currens (de petit module, réservée aux gloses et commentaires).
La textura forme des textes denses. Cela est dû à l'espacement qui est d'une largeur de bec entre les lettres et de deux entre les mots. Il y a deux types de a, un dérivant de l'onciale et l'autre, fermé en son milieu par un tracé horizontal. Le d est lui aussi inspiré de l'onciale (haste inclinée). Apparaissent aussi le ç à la place du z ainsi qu'une petite ' sur le i (qui deviendra un point au XVème).
Autre caractéristique, les deux formes du r, avec un r ordinaire et un demi-r "
" qui suit les voyelles et les lettres à panse (b, d, o, p, q). Idem pour le s qui devient en cours de mot un s long "
" et n'a sa forme normale qu'en fin de mot. En cas de boucles opposées (de, oe, ...), les lettres peuvent être superposées. Il y a peu de ligatures, juste st, ct et tr. La ponctuation est la même que la notre.
Cliquez sur l'image
..........Extrait du prêche d'Urbain II pour la 1er croisade, lettrines enluminées, texte en Caroline.
..........Ce texte est la prière des pèlerins d'Aurillac sur la route de St Jacques de Compostelle.
...................................Travail réalisé en cursive anglaise avec lettrine enluminée.
..........Autre cursive.
.