voilà se que je viens de trouver sur les haubergier
Le statut juridique d’un haubergier à Paris au XIIIème siècle.
Très succintement, quelques mots sur le métier, tirer d’un article du Règlement sur les arts et métiers de Paris, de Georges-Bernard Depping, d’après Du livre des métiers d’Étienne Boileau inspiré des manuscrits de la Biliothèque du Roi et des archives du royaume.
Le texte qui nous intéresse a été publié au XIIIème siècle et est intitulé TITRE XXVI Des Haubergiers.
Quiconques veut estre haubergiers à Paris estre le puet s il set faire le mestier et il a de quoi. Quiconques est haubergiers à Paris il puet avoir tant d apren tis come il li plaira et ouvrer de nuiz se mestier li est. Quiconques est haubergier à Paris il puet ouvrer de quelque matire come il li plera et quelque païs que la matère soit soit chascun pour lui ou tout ensamble. Quiconques est haubergier à Paris il puet ouvrer aux foiries se mestier li est. Nus haubergiers de Paris ne doit rien de chose qu il vende ne achète apartenant à son mestier ne en foire ne hors foire ne en marchié ne hors marchié. Nus haubergier de Paris ne doit point de guait quar li mestier l aquite quar li mestier est pour servir chevaliers et escuiers et sergens et pour guarnir chastiaus.
Je vous en propose une traduction très approximative afin que vous ayez les grandes lignes. Si quelqu’un se propose de nous faire une traduction scientifique que j’ajouterai avec le texte, j’en serais ravie.
Cet extrait montre la grande liberté dont jouissent les haubergiers dans la ville de Paris par rapport à d’autres artisanats plus réglementés. Cela prouve de fait que ce métier est important et estimé d’une part, mais aussi particulièrement utile. Il n’est fait mention dans notre ouvrage d’aucune ordonnance royale concernant ce métier.
En effet, n’importe qui peut le devenir à partir du moment où il possède les compétences et la matière première. Il peut également disposer du nombre d’apprentis qu’il juge nécessaire et travailler la nuit si les commandes l’exigent. Pour rappel, les autres artisans s’arrêtent à la tombée du jour.
Il peut travailler, à son compte ou pour quelqu’un d’autre, comme il le souhaite et de la manière qu’il veut quelque soit l’origine de sa matière première. Il ne paye pas de taxes sur ses ventes ni sur ses achats concernant son activité.
Enfin, il est dispensé de guet car leur métier les en acquitte puisqu’ils servent écuyers, chevaliers et qu’ils améliorent la défense des châteaux grâce à leur fabrication. A priori si on s’intéresse dans l’ouvrage mentionné plus haut aux métiers exemptés de guet dans l’article XXXV, on remarque assez vite qu’il s’agit des métiers les plus prestigieux, des marchands étant amené à servir directement les plus riches et les plus riches eux-mêmes qui en sont dispensés.
Tout cela montre surtout que le haubergier parisien était plutôt un artisan nanti puisque l’achat de sa matière première est relativement onéreux mais compensé par le dédouanement de certaines taxes, et que sa corporation est relativement libre dans cette ville. S’adressant aux nobles, et donc aux plus argentés, on s’imagine très bien qu’il n’est pas le plus pauvre des artisans. Ceci est a prendre en compte dans l’élaboration de votre costume si vous souhaitez incarner ce type de personnage en reconstitution.
A noter, il ne faut pas confondre le haubergier fabriquant de haubert, avec le haubergier qui personne qui tient un un fief de haubert et qui est obligé d’accompagner son suzerain à la bataille en tant que chevalier, ou vraisemblablement de fournir au moins un chevalier en arme, en échange de sa terre.
L’artisan n’est pas obligé d’accompagner qui que se soit… par contre, il est évident que si les hommes partent en guerre et s’il veut continuer à avoir du boulot, il est préférable qu’il suive pour effectuer les réparations.