Les travaux des champs
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Semailles et moissons
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L'abondance des images témoigne de la primauté de la céréaliculture dans l'économie rurale médiévale. Si, à l'instar d'Adam, le paysan continue, durant tout le Moyen Âge, à défoncer la terre à la force de ses bras, de nombreuses figurations des labours mettent en évidence une répartition géographique et certaines transformations de l'outillage aratoire. L'araire, le plus souvent de type dental, est utilisé surtout dans les pays méditerranéens, alors que la charrue, aux équipements très divers, se répand dans l'Europe du Nord, parallèlement à une évolution de l'attelage.
Dans la mesure où une indication chronologique est perceptible, les semailles ont presque toujours lieu à l'automne. En général, les semences sont contenues soit dans un repli du vêtement, soit dans un tablier de semailles, mais dans les contrées méridionales, elles sont plus souvent transportées dans un semoir en bois ou en osier. D'après les miniatures, la herse, presque toujours tirée par un cheval, se propage à partir du XIIIe siècle, surtout dans les pays riverains de la mer du Nord. Elle précède ou suit le semeur. La moisson, essentielle pour la nourriture quotidienne, est l'une des tâches reproduites avec la plus grande constance. Elle s'effectue en juin ou juillet, avec une faucille dentée ou non, de formes et de tailles très variables. Dans les calendriers, le battage vient immédiatement après. Il se pratique selon différentes techniques : dans les pays au nord de la Méditerranée, le plus souvent le blé est battu en plein air sur l'aire, où deux équipes manient leurs fléaux en cadence face à face. À travers les images, ce ne serait qu'à partir des XIIIe et XIVe siècles que les paysans travailleraient sous une grange en Europe septentrionale. En revanche, en Italie et en Espagne, si le fléau n'est pas ignoré, les épis sont également égrenés sous les sabots des bœufs et des chevaux.
La vigne
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La culture de la vigne connaît au Moyen Âge une très large extension. Il est vrai que l'importance liturgique et symbolique du vin, comme du pain, dans le monde chrétien, impliquait une place de choix pour ces cultures dans l'iconographie. De tous les pays européens proviennent des illustrations des différentes tâches qui la caractérisent.
La taille des ceps, en février ou en mars, déterminante pour la production future, est un des motifs les plus fréquents, en particulier dans les calendriers. Le vigneron taille la vigne à l'aide d'une serpe avec ou sans dos tranchant. Les façons, travail moins caractéristique qui se répète plusieurs fois au cours de l'année, sont peu figurées. Selon la nature des sols, la terre est retournée à la houe, plus souvent à la bêche, mais jamais avec un instrument aratoire.
Les vendanges et le foulage comptent aussi parmi les tâches qui ont la faveur des artistes médiévaux. Le raisin est cueilli soit à la main, soit avec une serpette ou un couteau. Paniers, corbeilles, cuveaux ou hottes sont utilisés pour amener la récolte jusqu'à la cuve à fouler où un homme, seul d'ordinaire, piétine les grappes, parfois aidé d'un pilon. Le pressoir à vis apparaît rarement, sauf dans les enluminures de l'Apocalypse ou dans la représentation du pressoir mystique.
Certaines scènes sont moins courantes : ainsi lors de la préparation des vendanges, des vignerons, surtout en Italie, cerclent des tonneaux au mois d'août, tandis qu'en octobre, d'autres paysans complètent le vin des fûts. La plantation de la vigne, le greffage des ceps, la taille des échalas ou encore la dégustation du vin nouveau ne se retrouvent que dans quelques miniatures des XIVe et XVe siècles.
L'élevage
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L'élevage tient aussi une place importante dans le répertoire iconographique de l'agriculture ; toutefois, les différentes espèces animales, bien que souvent menées ensemble à la pâture, ne sont pas traitées de manière semblable. Que ce soit dans les programmes religieux ou profanes, les ovins prédominent. Dans les cycles des mois, durant le dernier trimestre de l'année, les porcins occupent le premier plan à travers la glandée et l'abattage. En fait, l'élevage des bovins est plutôt négligé : les bœufs nourris derrière une mangeoire ou en train de paître avec d'autres animaux domestiques, la traite du lait ou la fabrication du beurre sont figurés moins souvent que les bœufs attelés aux instruments aratoires ou encore tirant un charroi. De même pour les équidés, les illustrations relatives à leur entretien sont très minoritaires par rapport à celles qui soulignent le caractère prestigieux de cet animal. En liaison avec l'élevage du gros bétail, la culture des prés est développée surtout dans l'Europe septentrionale : c'est en juin que le paysan s'avance dans les andains et lance sa faux dont le manche est muni ou non d'une ou deux potences, ou bien il aiguise la lame, ou encore il édifie des meules.
Fruits et légumes
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La culture des fruits et des légumes n'est guère intégrée dans les calendriers. En revanche, les plantes aromatiques, médicinales ou tinctoriales sont minutieusement reproduites dans les herbiers et les ouvrages relatifs à l'alimentation, à l'hygiène ou à la médecine.
Ces travaux, avec les répits saisonniers, imposent au village son rythme, ponctué par les allées et venues aux champs. Et c'est sans doute ce que nous transmet le mieux l'iconographie médiévale, la vision cinétique d'hommes saisis dans leur vie quotidienne, elle-même soumise à l'impérieuse alternance de ce temps rural.