SAINT-BENOIT-DU-SAULT
Histoire Insolite
lundi 24 août 2009
Il veut faire payer aux Anglais une dette de l'an 1356 Un conseiller municipal de Saint-Benoît-du-Sault veut demander un dédommagement aux Anglais. En effet, en 1356, les Bénédictins avaient « prêté » 14.000 écus d'or au Prince Noir.
Pierre Lassus, conseiller municipal de Saint-Benoît-du-Sault (Indre) veut faire cesser un « scandale ». Il réclame 114 millions d'euros aux Anglais pour avoir pris le trésor de la ville durant la guerre de Cent Ans.
Rappel des faits. Le 20 août 1356, le Prince Noir (Edouard Plantagenêt, dit de Woodstock) est en route pour affronter l'armée du roi de France, Jean II le Bon, à Poitiers. Il se présente devant Saint-Benoît-du-Sault. Contrairement à d'autres cités, il ne tue personne (Le 24 août 1370, Limoges ne sera pas épargnée avec le sac de la ville). « Les Bénédictins jugent plus sage d'ouvrir les portes de la ville » précise le conseiller municipal. Ils cèdent au prince 14.000 écus d'or, ce qui représenterait aujourd'hui 4,2 millions d'euros.
"Je suis pessimiste"Cette somme est considérée comme un prêt par Pierre Lassus. Pour ménager les relations avec l'Angletterre, il propose des facilités de paiement : « Il est légitime de n'appliquer qu'un taux d'intérêts de retard modéré : 4 % semblent raisonnables ». Avec 168.000 euros d'intérêt par an, c'est 109 millions d'euros qui viennent s'ajouter aux 4,2 millions, soit... 113,9 millions d'euros ! Ironie de l'histoire, de nombreux sujets de sa Majesté vivent dans la commune...
Avec cet argent, le conseiller municipal espère financer quelques travaux d'intérêt général. Pas sûr toutefois que les Anglais veulent rembourser. Rappelons qu'ils sont toujours en possession des frises du Parthénon grec, dérobées au XIXe siècle... «Je suis pessimiste» déclare d'ailleurs Pierre Lassus.
Bien sûr, il s'agit d'une «plaisanterie». C'est un Anglais de la commune qui a découvert que le Prince Noir était passé par Saint-Benoît-du-Sault.
Mais plus sérieusement, le conseiller municipal espère créer une «fête de la réconciliation» le 20 août, à compter de l'année prochaine. «Ce seraient les Anglais qui paieraient, suggère Pierre Lassus avec humour. Comme ça, ils rembourseraient une partie de la dette».
Benoît MORIN
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