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 Les étoffes au Moyen Âge

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Esclarmonde
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MessageSujet: Les étoffes au Moyen Âge   Les étoffes au Moyen Âge Icon_minitimeLun 27 Avr - 8:43

Depuis les premiers Gaulois et jusqu'au XIIème siècle, le tissage de la laine n'a cessé de progresser en France. L'industrie nationale s'est organisée en différents centres de fabrication dans les provinces de Picardie (Cambrai, Amiens, Beauvais), de Champagne, de Bourgogne, Ile-de-France, de Normandie (Caen, Rouen) et du Languedoc. En Flandre, les villes comme Arras, Bruges, Lille, Valenciennes et Douai ont déjà acquis leur renommée. La production de chaque région se reconnaît à la qualité de son tissage et à la couleur de sa teinture : le vert de Douai, le noir de Rouen ou l'écarlate du nord sont quelques-unes des teintes les plus estimées.

Au XIIIème siècle, les lainages en vogue proviennent des manufactures du nord. Le camelin oriental (fin et souple tissage de laine de chameau), également très prisé, est rapidement imité en Occident. Par ailleurs, on utilise des lainages légers, dont certains sont importés d'Italie : des tamines (étoffe non croisée et peu serrée, servant à la confection des chemises), des serges (fin tissage croisé), des tiretaines ( étoffe grossière ou de prix, tissée avec une chaîne de filou de coton), et des droguets (sorte de drap peu épais, tout laine ou demi-laine, demi-fil).

Les draps sont unis ou rayés de bandes horizontales aux couleurs bigarrées. Le perfectionnement des techniques de tissage permet la confection de nouveaux tissus. Ceux-ci sont "eschiquetés ", c'est-à-dire divisés en petits carreaux de différentes couleurs, ou marbrés ou bien chinés.

Jusqu'au XIIème siècle, l'usage de la soie dans le costume français est issu du commerce pratiqué avec l'Orient. Les Croisades font découvrir de nouvelles soieries, dont la richesse, l'éclat des coloris et l'ornementation, alliés à leur finesse, séduisent les Européens. Par leur intermédiaire, ces somptueux tissus sont introduits en Occident où ils connaissent un immense succès auprès des classes favorisées, avides de luxe. Dès lors, les rapports commerciaux avec l'Orient s'amplifient, diffusant le cendal, soie ressemblant à notre taffetas actuel, particulièrement répandue dans une teinte rouge ; la paile, soie brochée provenant d'Alexandrie, importée en grande quantité dès le XIIème siècle ; le siglaton, brocart d'or fabriqué dans tout l'Orient pour les vêtements de très grand luxe ; l'osterin, drap de soie teint en pourpre ; et le samit, étoffe d'origine byzantine, proche du cendal en plus épais et plus riche. A partir du XIIIème siècle, la soie commence à être fabriquée en Italie, à Gènes, Sienne, Lucques et Venise, villes produisant essentiellement des imitations orientales. La France possède aussi ses propres manufactures, où se travaille la soie grège importée par les marchands italiens. Ainsi, des motifs occidentaux, religieux ou profanes se substituent à l'ornementation des pays orientaux.

Un trafic commercial de fourrures en provenance d'Asie, s'est développé en parallèle avec celui de la soie, lorsque les Croisés découvrent les pelleteries asiatiques. Et malgré leur cherté, l'importation de fourrures précieuses augmente considérablement : fourrures d'ours, de zibeline et de martre, dont raffole la noblesse. On les apprécie tout particulièrement teintes en rouge ou en vermeil, ou bien mélangées et combinées entre elles. Cette vogue se prolonge aux XIIIème et XIVème siècles en dépit de prix très élevés, puis de l'instauration de lois somptuaires visant à réduire leur consommation. Tout au long du Moyen Age, les fourrures servent presqu'exclusivement de bordure aux manches et aux encolures ou comme doublure aux vêtements de dessus. Les pelleteries entrent aussi dans le costume des personnes moins fortunées qui se contentent de produits locaux tels que le lièvre, le renard, le chien, l'écureuil et le petit-gris, d'où vient le vair .


Depuis l'Antiquité, le lin se tisse en des étoffes plus ou moins fines, généralement blanches. On trouve le coutil, grosse toile à trame serrée, appliquée à la confection de vêtements de dessus ou comme doublure ; le cainsil, fine toile utilisée pour les chemises, les tuniques, les braies ; et le couvre-chef, tissu léger pouvant être très transparent, servant essentiellement à la fabrication de coiffes.

Employé depuis les premiers siècles de notre ère, le coton commence par être importé d'Egypte ou d'Inde avant d'être cultivé, puis travaillé en Italie à partir du XIIème siècle. Il est alors utilisé à l'état d'ouate, de filou de tissu. La production française de cotonnades semble remonter au XIIIème siècle. Du Xème au XIVème siècle sont utilisés l'auqueto simple toile de coton qui donnera son nom à un vêtement la futaine, étoffe mi-fil, mi-coton, et le mollequin, sorte de mousseline de coton servant aux voiles et couvre-chef féminins.
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